Le grand tournant?

Publié le par Beurk

Je ne sais pas si je l'ai déjà signalé de façon assez claire, mais j'ai de plus en plus le sentiment que nous vivons des temps historiques.  Je veux dire par là que nous passons d'un monde à un autre, que nous sommes les témoins et les acteurs d'une transformation, sur tous les plans, économiques, politiques, et même civilisationnels. Ce sentiment est régulièrement renforcé par des informations,qui prises isolément, peuvent sembler insignifiantes , mais qui remises dans leur contexte, me semblent révélatrices.

Au niveau économique, je retiendrais  deux choses. La première, totalement passée sous silence par les grands médias, c'est le record d'inégalités récemment battu par les USA. Le précédent datait de 1928, soit un an avant le déclenchement de la grande dépression. Il se trouve que depuis un an, le monde financier connaît une crise dont certains disent qu'elle est la plus grave depuis 1929. Je ne suis pas d'ailleurs pas tout seul à y voir plus qu'une coïncidence. C'est ce qui m'amène à la seconde chose, là encore ignorée des principaux canaux d'information, la hausse du nombre de faillites aux USA, signe de l'entrée en récession.

La politique aussi connait de sérieux changements. Quel que soit le résultat des présidentielles américaines, il est clair que le néo-conservatisme a fait long feu. A tel point que les représentants français de ce courant, s'exprimant dans la revue "le meilleur des mondes" ont fini par se rendre compte que "George W. Bush n’est pas Franklin D. Roosevelt". Outre le côté involontairement comique de la formule(comment peut-on simplement songer à les comparer?), c'est quand même assez révélateur que ceux qui taxaient d'anti-américanisme primaire les opposants à la guerre en Irak finissent par écrire "Aveuglé par le 11-Septembre, ignorant des réalités du monde, le président américain a conduit son pays et le peuple irakien au désastre."  Au delà du bilan de Bush, on vit la fin d'un cycle commencé vers la fin des années 70 et le début des années 80, qui a vu le triomphe d'abord aux USA et en Grand-Bretagne, puis un peu partout, d'une vision du monde conservatrice. Les succès de ce courant, ainsi que les déconfitures des idéologies concurentes( chute du communisme et la crise de la social-démocratie européenne) ont donné l'impression qu'il était infaillible. On sait désormais qu'il n'en est rien.

Dernier point qui, lui est connu de tous, la hausse du prix du pétrole. Là encore, je rapprocherais deux points. Le premier, c'est la dernière lettre des géologues de l'ASPO qui révise ses estimations de production pétrolière ces prochaines années, et qui considère désormais que le maximum est dernière nous:
Certes, tous les experts ne partagent pas ce pessimisme, mais l'idée d'un picde production de pétrole proche(dans les dix-quinze ans qui viennent) commence à faire consensus. Toujours est-il que la production stagne depuis 2-3 ans, alors que la demande ne faiblit pas. Ce qui m'amène au second point, le monde des affaires continue comme si les ressources étaient infinies, et les constructeurs automobiles se précipitent pour occuper les marchés émergents. Dernièrement c'est Renault-Nissan qui s'est allié à l'indien Bajaj pour produire une voiture à 2500 $... Nous approchons de l'instant où le  système industriel va rencontrer les limites de  la planète.

Nous sommes, donc, je pense, à la croisée des chemins. En effet, rien n'est écrit, la crise qui s'annonce peut déboucher sur le pire, mais rien n'est fatal, cela ne dépend que de nous.
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T
De façon évidente lorsque l'on prend connaissance de cet article : Pas de pétrole : pas de voitures ni de camions, un grand tournant sera pris lorsque la production de pétrole commencera à diminuer, sans doute d'ici cinq ans.<br /> <br /> La société de l'automobile commencera à avoir du plomb dans l'aile et il ne pourra pas en être autrement. Aucune solution alternative crédible ne peut exister pour remplacer le pétrole consommé par plus d'un milliard de véhicules, sans compter les avions et les navires.<br /> <br /> Quelque soit la technologie envisagée, tout repose sur la production d'électricité. Le passage par l'hydrogène est la plus mauvaise des technologies avancées, celle qui a le plus mauvais rendement énergétique d'un bout à l'autre de la chaine des conversions successives.<br /> <br /> Lorsque l'on s'aperçoit qu'il faudrait plusieurs milliers de centrales nucléaires pour seulement permettre aux divers véhicules de rouler comme aujourd'hui, on comprend mieux que tous les émerveillements des revues automobiles ne sont que de la poudre aux yeux et un moyen de vendre du papier.<br /> <br /> Des erreurs répétées depuis soixante ans au moins, dans tous les domaines, nous conduisent à une catastrophe déjà annoncée depuis une trentaine d'années par les plus clairvoyants et dont le terme se rapproche.<br /> <br /> Tout doit être repensé de façon humble : habitat bioclimatique, symbiose entre de petites villes et la campagne environnante pour une autonomie en énergie et en nourriture de chaque "bassin de vie", retour à une agriculture mêlant élevage et polyculture, fabrication locale ou régionale de l'essentiel des biens matériels, ...
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S
La solution : la conquête de l'espace !
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